Il ne suffit pas d’être un grand pour côtoyer les grands de l’histoire. Tel pourrait être l’adage d’Armajan. L’un des domaines les plus anciens et historiques du Sauternais, la propriété située sur la commune de Preignac fut anoblie en 1565, par Charles IX en remerciement d’une visite accordée avec sa mère Catherine de Médicis en ces lieux. Le vignoble y existait déjà et Armajan appartenait alors à Pierre Sauvage. Son petit-fils Jacques poursuivra le développement des domaines de la famille avec notamment la tenure simple d’Yquem. Démantelé en 1653 durant la Fronde, la reconstruction sous sa forme actuelle du château fut entreprise dès 1663 par la famille Guichaner et sera achevée en 1750, par Vincent Guichaner, seigneur d’Armajan et gendre de Montesquieu. Au terme de la Révolution, le château divisé en nombreux lots fonciers mettra plus d’un siècle à retrouver de sa splendeur et sa fonction viticole, par le travail de la famille Fiton puis d’Armand Gallice, négociant en vin qui fera la première mise en bouteille du Sauternes Château d’Armajan en 1898. À sa mort en 1930, le domaine sera peu à peu délaissé jusqu’en 1953, où Louis Machy, courtier en cuir de luxe, rachète Armajan et engage un vaste programme de restauration qui durera près de 20 ans accompagné par sa fille Marguerite et son gendre Michel Perromat. C’est ce dernier qui achèvera la reconstitution de l’ensemble du vignoble clos d’Armajan par le rachat des vignes du Château Le Juge. Jacques et Guillaume Perromat, 6ème génération de viticulteurs, exploitent aujourd’hui la propriété familiale.